On entend souvent parler d’UX design : on en voit partout sur les réseaux sociaux et dans les dernières offres d’emploi. Mais en quoi cela consiste-t-il ? À quoi sert l’UX design, et qui sont ces UX designers tant prisés ?
Nous allons passer au peigne fin l’UX design pour vous aider à comprendre ce que c’est et en quoi il est important dans notre quotidien hautement numérique.

Anne-Laure Compain
Dans cet article, je vais tout le temps employer le terme « UX design ». Mais il faut savoir que « UX » signifie « User eXperience », en français « expérience utilisateur ». Il est clair que lorsqu’on sait ce que « UX » signifie, le sens de l’« UX design » est plus limpide.
L’UX design regroupe tout le travail effectué sur un site internet, une application ou encore un objet connecté pour rendre satisfaisante l’expérience que l’utilisateur a en le parcourant. L’idée qui se cache derrière l’UX design, c’est de réfléchir et de concevoir un parcours utilisateur intuitif et le plus simple possible.
L’UX design, c’est avant tout des émotions.
Il faut tout faire pour que l’utilisateur puisse naviguer sur une application ou un site de façon naturelle, claire et sans embûches.
Il faut savoir que l’UX contribue fortement au développement d’une marque. En effet, si l’utilisateur s’y plaît, il effectuera des actions telles qu’acheter un produit, s’abonner ou prendre contact. Le taux de conversion augmentera. Une chose entraînant une autre, Google s’apercevra que l’application en question plaît aux utilisateurs. Il la valorisera et la rendra plus visible.
Attention, en UX design, il n’y a pas de code ! L’UX design est fait en amont, avant que les développeurs commencent à coder.
Le saviez-vous ? L’UX design ne s’applique pas seulement au web ! Pensez au ketchup Heinz. Pour faciliter l’utilisation des bouteilles de ketchup, l’UX designer de chez Heinz a pensé à mettre le bouchon vers le bas !
Connaissez-vous Donald Norman ? Vous lisez un article sur l’UX design et vous ne connaissez pas Donald Norman ?! Pas de panique, on va résoudre ça ! 😉
On peut aussi appeler Donald Norman le père de l’UX. C’est grâce à lui que le terme « expérience utilisateur » est né. C’est un ingénieur américain diplômé du MIT qui a ensuite enseigné les sciences cognitives et a fondé l’Institut des sciences cognitives de l’Université de Californie à San Diego. Ensuite, en 1993, il a travaillé chez Apple comme architecte d’expérience utilisateur et a été vice-président d’Apple pendant deux ans. Après cette expérience chez Apple, il a créé le Nielsen Norman Group qui, aujourd’hui, publie de nombreuses études au sujet de l’expérience utilisateur et des nombreux faux-pas que nous faisons au quotidien.
D’ailleurs, ne serait-ce pas grâce à Donald Norman que l’UX dans les produits d’Apple est si poussée et travaillée ? Et qu’il est si simple d’utiliser un produit Apple. À réfléchir 🧐
Donald Norman est le créateur de l’idée que le design doit être centré sur l’humain : pas seulement sur la relation homme‑machine, mais sur l’environnement dans sa globalité. On est plus dans une logique homme + machine + soleil = luminosité de l’écran qui se modifie pour que le contenu à l’écran soit lisible.
Voici un exemple d’expérience utilisateur et d’utilisation intuitive d’un élément ainsi que sa correspondance dans le web.
Lorsque vous voyez une porte avec une poignée, qu’allez-vous faire intuitivement ? 90 % des personnes vont tirer la porte. Et pourquoi ? Parce que la poignée est présente. Si on enlève la poignée d’une porte, instinctivement l’humain va pousser la porte.
Cette expérience se fait aussi sur le web. Sur un élément, si vous lui ajoutez, au passage de la souris, une surbrillance ou un soulignement, cela signifie que c’est un lien. Sans ces éléments de distinction, l’élément passera pour une simple forme ou juste du texte.
Pour les curieux, voici une vidéo de Donald Norman qui nous présente 3 façons dont le design peut nous rendre heureux. Vous remarquerez que cette vidéo date de 2009, mais que tout ce qu’il dit est aujourd’hui toujours d’actualité.
Pour vous expliquer simplement les choses, l’UX c’est le fonctionnel alors que l’UI c’est le joli. Bon, là, je simplifie vraiment les choses, mais au moins tout le monde arrive à se projeter.
UI design signifie User Interface et va permettre de travailler sur l’interface que l’utilisateur a sous les yeux. Une fois l’UX établi, l’UI va apporter la touche graphique en travaillant sur :
Donc, d’un côté, on a l’UX qui va anticiper les besoins et les attentes de l’utilisateur et rendre l’application intuitive et ergonomique. Et d’un autre côté, on trouve l’UI qui va rendre tout ça joli en ajoutant les couleurs adéquates, la bonne typographie bien lisible, les boutons attractifs et les visuels aux bons endroits.
On peut dire que l’un ne va pas sans l’autre : faire une interface très ergonomique, entièrement pensée pour l’utilisateur, mais qui ne plaît pas, ça ne fonctionne pas.
Et faire une application super moderne et très belle, mais qui part dans tous les sens et perd l’utilisateur, ça ne fonctionne pas non plus.
Cette première étape consiste à se renseigner sur l’utilisateur final. Cela peut prendre plusieurs formes, comme une interview ou un sondage.
Une fois le besoin défini, c’est le moment de se creuser les méninges et de réfléchir à tous les parcours possibles que l’utilisateur peut emprunter. On travaille alors avec de nombreux post-it, des croquis et des flèches pour exprimer les différents parcours. À ce stade, le travail en équipe peut s’avérer très riche en propositions !
Encore et toujours les wireframes ! Ils permettent de représenter sous forme de schémas l’emplacement des textes, des boutons ou encore des visuels. Le but d’un wireframe est de montrer les principales zones de contenu et d’interaction du site.
Une fois qu’on a défini où seront placés les éléments, l’UI designer va travailler sur l’aspect visuel et ajoutera les couleurs, la typographie et l’apparence des éléments. On parle alors de maquette web ou de maquette mobile.
La création d’un prototype cliquable permettra à de vrais utilisateurs de tester le travail réalisé par les designers UX et UI.
Une fois les tests réalisés et les retours des utilisateurs inventoriés, il est temps d’améliorer le produit et ce de manière itérative. C’est-à-dire, petit à petit, en faisant retester régulièrement les utilisateurs.
Une fois toutes ces étapes réalisées et les derniers tests utilisateurs concluants, la phase de développement peut commencer.
Le métier d’UX designer est assez récent et peu connu. De nombreuses personnes assimilent ce métier à faire des wireframes et à jouer avec des post-it. On oublie malheureusement tout l’aspect de l’étude psychologique de l’utilisateur, de l’écoute de ses besoins et de tout le travail visant à lui apporter satisfaction.
Aujourd’hui, sur toutes les offres d’emploi en UX design, seulement 10 % correspondent réellement au métier. Ce que les entreprises cherchent, c’est souvent le « mouton à 5 pattes » qui va faire de l’UX, de l’UI, du graphisme, assurer la cohésion d’équipe, faire la cuisine et le café. Bon, j’exagère un peu, mais c’est pour vous faire comprendre qu’aujourd’hui les offres d’emploi ne sont pas adaptées. Il faut toujours expliquer ce qu’est le métier d’UX designer pour que les gens le comprennent bien.
Comme nous l’explique si bien Malija : « Lorsqu’on est UX designer, il y a de nombreux métiers qui gravitent autour de nous, comme les UI designers, les développeurs et les product managers. »
Eh bien, il n’existe pas de diplôme d’UX designer à proprement parler. Cependant, il existe des cursus en UX design dans des écoles d’art, de graphisme ou encore d’informatique. Personnellement, je trouve que la meilleure façon d’apprendre un métier, c’est de l’exercer en stage ou en apprentissage.
Parmi les meilleures écoles proposant un cursus en UX design, vous avez :
Et pour ceux qui sont adeptes des formations en ligne, OpenClassrooms propose une très bonne formation pour devenir UX designer. Elle reprend tous les fondamentaux du métier avec des mises en situation concrètes.
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Voici une petite liste non-exhaustive des connaissances que doit avoir un bon UX designer :
Les connaissances en marketing aident à mieux vendre le produit. Elles permettent de savoir comment attirer et convertir l’utilisateur.
Avoir des notions en graphisme peut s’avérer utile pour préparer le terrain aux designers UI et pour bien hiérarchiser l’information.
L’aspect psychologique et empathique permet de se mettre à la place d’un utilisateur et de comprendre les retours négatifs des testeurs.
Connaître les bases du développement permet d’anticiper les retours des développeurs sur la non-faisabilité d’une chose.
Le plus important pour un UX designer, en période de tests utilisateurs, est de savoir écouter et comprendre les retours des utilisateurs. Qu’ils soient positifs ou négatifs — et d’autant plus s’ils sont négatifs ! Il faut savoir se remettre en question et changer son fusil d’épaule si besoin. Une idée n’est jamais totalement arrêtée : on peut toujours la perfectionner.
Le salaire d’un UX designer dépend de ses années d’expérience, mais aussi de la société qui l’embauche et de la ville où le métier est exercé. En moyenne, voici les salaires annuels moyens.
Pour un site internet, l’UX design a un impact sur le taux de conversion, c’est-à-dire le nombre d’utilisateurs qui vont être convertis au produit. Cela peut être un achat, une prise de contact ou encore une inscription. En effet, les utilisateurs présents sur un site web avec une UX travaillée vont mieux comprendre les messages et les offres présentées sur le site. Si l’information est plus lisible, plus claire et plus compréhensible, l’utilisateur passera à l’action.
L’UX design a aussi un impact sur l’image de la marque. Et oui ! L’UX va aider l’utilisateur à comprendre la psychologie de la marque. Plus le contenu affiché et la façon dont il est présenté sont travaillés et pertinents, plus l’image de marque sera impactante.
Avant de passer à l’énumération des points essentiels à l’optimisation d’un site web, il faut savoir comment procéder. Dans un premier temps, il faut analyser un site et y trouver les failles UX. Ensuite, il faut améliorer l’existant et, enfin, étudier les données chiffrées du site pour trouver de nouvelles fonctionnalités à ajouter.
Connaître le besoin de ses utilisateurs
Créer du contenu simple et clair.
Créer et respecter une hiérarchie d’information
Ajouter des appels à l’action sur les pages.
Avoir une vitesse de chargement ultra-rapide
Avoir un site responsive qui s’adapte partout.
Ajouter des visuels pour aider à la compréhension
Afficher des messages d’erreur clairs et intuitifs
Optimiser la navigation pour qu’elle soit simple.
Pour cet audit, nous allons visiter le site de Withings. Cet e-commerce propose à l’achat des montres, des balances et d’autres objets du quotidien. Tous les objets vendus par Withings sont des objets connectés permettant de suivre sa santé.
| Points analysés | Note | |
|---|---|---|
Page d'accueil | ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ | |
Navigation | ⭐️⭐️⭐️⭐️ | |
Formulaires | ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ | |
Confiance | ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ | |
Rédaction | ⭐️⭐️⭐️⭐️ | |
Mise en page | ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ | |
Catalogue produits | ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ | |
Vitesse de chargement ordinateur | ⭐️⭐️ | |
Vitesse de chargement mobile | ⭐️ |
Chez Apple, lorsqu’un utilisateur veut acheter un produit, il peut le personnaliser. Mais pour ne pas submerger l’utilisateur de questions, Apple a travaillé l’UX de la fiche produit pour que la personnalisation se fasse par étapes.
Dans l’ordre, on a :
Et si la personnalisation nécessite un coût supplémentaire, le prix est indiqué juste à côté de la personnalisation.
Sur l’application Amazon, on achète encore plus vite un produit ! On n’a même plus besoin de passer par le panier. Maintenant, d’un glissement de doigt, on passe une commande. L’utilisateur a donc encore moins d’étapes pour acheter son produit. Pour les achats impulsifs, c’est parfait. L’utilisateur peut acheter un produit en moins d’une minute. Les informations habituelles de livraison et de paiement sont préenregistrées; l’utilisateur n’a donc rien à faire.
La documentation Django est un très bon exemple d’UX. En effet, elle est conçue pour être pratique à utiliser et pour donner l’information en très peu de clics. Les personnes qui consultent cette documentation sont des développeurs qui n’ont pas le temps de lire de multiples pages pour avoir l’information.
Toutes les catégories sont rangées et triées sur la home. Lorsqu’on a trouvé sur la home ce qu’on recherche, on arrive sur une page de détail. Sur la droite se trouve un sommaire très détaillé et un champ de recherche. Ensuite, en bas de la page on retrouve des données très pratiques :
Les éléments importants de la page, comme des notes ou du code, sont mis en avant pour être bien distingués du reste de la page.
Lorsque l’on va sur Airbnb pour réserver un séjour ou une activité, l’expérience utilisateur est totalement réussie. Une fois une destination et une date d’arrivée renseignées, on arrive sur une page avec une carte. Sur cette carte, on peut voir tous les logements disponibles et leur prix. Une option pratique permet de déplacer la carte vers une autre ville ou un autre pays et d’y lancer une recherche de logement.
Depuis la page de recherche, on a :
Ensuite, lorsqu’on choisit un bien, on peut réserver la location ou modifier les dates en fonction des disponibilités du bien.
Pour ce site de voyage en Laponie finlandaise, le travail sur l’expérience utilisateur est particulièrement visible. En effet, selon les préférences de l’utilisateur, le site ne s’affichera pas de la même façon. Si les utilisateurs ont paramétré leur ordinateur ou leur téléphone en mode sombre, le site s’affichera en mode sombre. S’ils ont les paramètres par défaut, le site s’affichera en mode clair.
Une autre source de satisfaction pour l’utilisateur est présente sur ce site. Lors du paiement de la réservation, la page de paiement s’adaptera en fonction de la localisation de l’utilisateur. C’est-à-dire que, si l’utilisateur se trouve aux États-Unis, la page s’affichera en anglais et la devise sera le dollar.
Lorsqu’un utilisateur souhaite se créer un compte sur Qonto, il doit franchir plusieurs étapes et renseigner des champs. Bon, quand je dis « plusieurs », on est à moins de 10 !
Les champs sont clairement décrits : l’utilisateur n’est donc pas perdu. Il n’y a aucun terme technique, aucun texte trop long. Tout est fait pour que l’utilisateur lise vite, comprenne vite et passe rapidement à l’étape suivante.
La messagerie instantanée se déclenche aussi pour indiquer à l’utilisateur qu’il peut demander de l’aide s’il est bloqué.
Comme vous avez pu vous en rendre compte dans cet article, l’UX design est omniprésent dans notre quotidien, aussi bien sur une bouteille de ketchup que sur un site internet. Encore trop méconnu par les entreprises et le grand public, l’UX design tend à devenir de plus en plus réfléchi.
Et si l’on écoute Donald Norman, il faut repenser toute notre logique UX actuelle en adoptant une approche plus globale. En utilisant mieux les matériaux et en pensant à leur deuxième cycle de vie, les objets du quotidien pourront rester fonctionnels plus longtemps, mieux se réparer et être plus facilement recyclables. L’UX aide aussi à préserver notre Planète.
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